Les lymphocytes B régulateurs dans la polyarthrite rhumatoïde
Abstract
Les lymphocytes B (LB) jouent un rôle essentiel dans la physiopathologie des maladies auto-immunes
et notamment de la polyarthrite rhumatoïde (PR) à cause de leur capacité à produire des anticorps et
des cytokines pro-inflammatoires. Un traitement visant à éliminer les LB, le rituximab (anti-CD20) est
très efficace pour lutter contre la PR.
Toutefois, un sous-type de lymphocytes B, les LB régulateurs, a été récemment mis en évidence chez
la souris. Ce sous-type de lymphocytes B aurait plutôt un rôle protecteur. Les LB régulateurs appelés
B10 semblent capables de réguler le système immunitaire via la sécrétion d’une cytokine
anti-inflammatoire, l’interleukine 10 (IL10), et l’induction de lymphocytes T régulateurs (Tregs). Ils
peuvent ainsi inhiber les lymphocytes T effecteurs de type Th1 et Th2. Il a été montré, chez la souris,
que le transfert de ces cellules permettait de prévenir le développement de l’arthrite. En janvier 2010,
ces B10 ont été mis en évidence chez l’homme. Des anomalies qualitatives (diminution de la
production d’IL10) ont été retrouvées chez les patients lupiques.
Dans un premier temps, nous avons mis au point la culture des cellules mononucléées du sang afin de
générer des B10. Nous avons ensuite recherché le ou les précurseurs des B10 grâce à des tris
cellulaires. Nous avons ensuite comparé les B10 d’un groupe de sujets sains avec des patients atteints
de PR.
À l’issue de ce travail de recherche, nous avons mis en évidence une diminution des B10 dans la PR et
notamment les PR de moins de 5 ans ainsi qu’une corrélation inverse des B10 avec l’activité de la
maladie chez ces derniers. Chez les patients qui présentent des auto-anticorps de type facteur
rhumatoïde ou anticorps anti-protéines citrullinées (ACPA), nous avons démontré une corrélation
inverse entre le taux sérique de ces auto-anticorps et les B10.
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