Embracing mental crisis. Experimenting and experiencing recovery
Accueillir la crise psychique. Expérimentation et expérience du rétablissement
Résumé
In France, public psychiatric hospital emergency departments care for psychological crises but face economic and moral difficulties. In the meantime, the leading national and international political guidelines have adopted the principles of recovery and advocated the development of alternatives to psychiatric emergencies in line with the demands of (former) users of psychiatry. How is this new mental health policy being received in France? This thesis analyzes the individual and social experience of psychological crisis through the ethnography of an innovative facility, the Lieu de Répit Marseille, which offers a sustained response to psychological crisis through experiential knowledge as an alternative to hospitalisation. Observation of the interactions between the actors (users, relatives, healthcare professionals, etc.) reveals the impact of the moral framework on the lived experience of a psychological crisis. The thesis shows that (ex-)psychiatric users are subjected to a social hierarchy that permeates care methods and that the stigma (Goffman, 1975) represented by mental disorders helps to create distrust of the hospital institution. Making the most of experiential knowledge and peer work at the respite care center means that people can share their experiences of disorders and establish new relational norms that have a therapeutic effect. The participation of (ex-)users at micro, meso, and macrosocial levels leads to changes in social interactions and represents a lever for improving the response to psychological crises. The thesis is part of a participatory action-research project that accompanied the construction of the intervention model. Firstly, hospital trajectories are analysed, and then the innovative system is placed in a historical and3spatial perspective. The participatory action-research process is analysed, alongside with the local lexicon that discloses the actors’ moral standards and the social representations associated with psychosis. The second part sets out the practical details of the system and highlights the organizational complexity brought about by the psychic crisis. The emotional work carried out by those involved is highlighted and linked to the specific features of peer work, its contributions, and the changes in identity it brings about. Finally, the recovery pathways of users of the respite center are analysed.
En France, la réaction sociale à la crise psychique est essentiellement assurée par les urgences de l’hôpital psychiatrique public qui sont confrontées à des difficultés d’ordre économique, conjoncturel, et moral. Cependant, les principales orientations politiques nationales et internationales ont adopté les principes du rétablissement, et préconisent le développement d’alternatives aux urgences psychiatriques conformément aux revendications des (ex)usagers de la psychiatrie. Comment se fait la réception française de cette nouvelle politique de santé mentale ? Ainsi, la thèse analyse l’expérience individuelle et sociale de la crise psychique par l’ethnographie d’un dispositif innovant, le Lieu de Répit Marseille, qui propose un accueil soutenu de la crise psychique par le savoir expérientiel en alternative à l’hospitalisation. L’observation des interactions entre les acteurs (usagers, proches, professionnels de santé, etc.) révèle l’incidence du cadre moral sur l’expérience vécue de la crise psychique. La thèse montre une hiérarchisation sociale subit par les (ex)usagers de la psychiatrie qui imprègne les modalités de soin, et le Stigmate (Goffman, 1975) que représentent les troubles psychiques participe à l’instauration d’une méfiance vis-à-vis de l’institution hospitalière. La valorisation des savoirs expérientiels et du travail pair au lieu de répit permet de partager l’expérience des troubles, et d’instaurer de nouvelles normes relationnelles qui produisent des effets thérapeutiques. La participation des (ex)usagers aux niveaux micro, méso, et macrosocial entraîne l’évolution des interactions sociales, et représente un levier pour améliorer la réponse à la crise psychique. La thèse s’est intégrée à une recherche-action participative qui a accompagné la construction du modèle interventionnel. Dans un premier temps, une analyse des trajectoires hospitalières est réalisée, puis le dispositif innovant est situé dans une perspective historique et spatiale. Le processus de recherche-action participative est analysé, ainsi que le lexique local qui révèle les normes morales des acteurs, et les représentations sociales associées à la psychose. La seconde partie précise les modalités pratiques du dispositif et souligne la complexité organisationnelle induite par la crise psychique. Le travail émotionnel réalisé par les intervenants est souligné et mis en lien avec les spécificités du travail pair, ses apports et les modifications identitaires qu’il induit. Pour finir, les parcours de rétablissement des usagers du lieu de répit sont analysés.
Origine : Version validée par le jury (STAR)