Analyse multi-proxy de deux carottes sédimentaires de la montagne d’Ambre (nord de Madagascar) - EPHE - École pratique des hautes études Accéder directement au contenu
Mémoire De Diplôme Année : 2021

Analyse multi-proxy de deux carottes sédimentaires de la montagne d’Ambre (nord de Madagascar)

Sylvie Rouland
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 1119244

Résumé

Situé dans l’Océan Indien à 400 km de l’Afrique, Madagascar est une île qui abrite une faune et une flore unique avec des taux d’endémisme extraordinaire, mais qui fait également partie des endroits où la biodiversité est la plus menacée au monde. Au cours des dernières décennies, les activités humaines ont fortement impacté les écosystèmes naturels comme dans de nombreuses régions sur la planète. Les études sur les changements environnementaux passés à Madagascar liées aux variations climatiques mais aussi aux impacts humains sont peu nombreuses, en particulier dans l’extrême nord de l’île. L’arrivée des premiers humains est un sujet controversé ainsi que leurs impacts sur l’environnement. Ce travail vise à identifier et qualifier l'impact des feux par les premiers humains sur les écosystèmes naturels malgaches. Dans ce contexte, nous nous sommes concentrés sur la fin de l’Holocène où des preuves archéologiques ont permis de situer le début d’activités humaines pérennes vers 1300 ans BP dans le nord de Madagascar. Cette étude a été réalisée à partir de deux séquences sédimentaires lacustres prélevées dans le massif de la montagne d’Ambre dans l’extrême nord de l’île. La séquence sédimentaire du lac Maudit couvre les 25 derniers milliers d’années alors que le lac Mahasarika uniquement les 4000 dernières années. Tous deux sont encore entourés de la forêt humide du massif d’Ambre. Ce travail a été d’analyser plusieurs proxies paléoécologiques piégés dans les sédiments tels que les phytolithes, les diatomées, les micro-charbons et les grains de pollen. Ce sont les deux derniers proxies permettant de reconstruire l’activité des feux et de la dynamique de la végétation, qui ont donné les meilleurs résultats. Les données obtenues ont permis de mettre en évidence un changement important de la végétation des zones de plaines proche de la côte à partir de 1250 ans BP associé à une augmentation significative des feux. Nous discutons ces changements vis-à-vis de l’impact anthropique et d’une forte sécheresse enregistrée régionalement à la même époque. Par ailleurs, les deux lacs n’enregistrent pas exactement de la même façon les dépôts des charbons sédimentaires. Nos analyses suggèrent que ceci est essentiellement dû à localisation des lacs au sein du massif d’Ambre vis-à-vis de la source d’émission de particules. Ainsi, il semble que les humains soient la principale cause de la modification de la végétation il y a 1250 ans mais que le climat pourrait avoir amplifié l’impact des feux en la faisant basculer vers un écosystème principalement herbacé, comme il l’est actuellement. Pour vérifier cette hypothèse il nous faudrait étudier un lac actuellement en milieu ouvert pour mieux qualifier les changements de végétations à cette période.
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-03464663 , version 1 (03-12-2021)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03464663 , version 1

Citer

Sylvie Rouland. Analyse multi-proxy de deux carottes sédimentaires de la montagne d’Ambre (nord de Madagascar). Sciences du Vivant [q-bio]. 2021. ⟨hal-03464663⟩
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