Rôle de la dysfonction endothéliale dans les troubles cognitifs pré-AVC
Résumé
Les troubles cognitifs pré-AVC, peu explorés, peuvent impacter la récupération motrice et cognitive post-AVC. Deux hypothèses sont actuellement avancées quant à leur origine. La première hypothèse est qu’ils pourraient être la traduction d’une pathologie neurodégénérative sous-jacente. La seconde hypothèse serait en faveur d’un mécanisme vasculaire en lien avec les facteurs de risque tels que l’HTA ou le diabète. Pour étayer cette seconde hypothèse, nous avons étudié la fonction endothéliale de 86 patients hospitalisés pour un AVC ischémique. Ces patients ont bénéficié d’une mesure de la fonction endothéliale par pléthysmographie digitale, de dosage de biomarqueurs reflet des fonctions de l’endothélium et d’une évaluation cognitive pré et post AVC. Nous avons pu montrer l’association entre la dysfonction endothéliale mesurée au décours de l’AVC et l’existence de troubles cognitifs préexistants. Un index bas de RHI, marqueur de la dysfonction endothéliale, était associé à un score élevé à l’IQ-Code, outil de dépistage des difficultés cognitives pré-AVC. Lorsque la dysfonction endothéliale était présente, elle était le plus souvent associée à l’existence d’une HTA, mais il n’existait pas d’association avec le diabète ou une dyslipidémie. Des anomalies de la substance blanche et une atrophie cérébrale étaient également associées à une altération de la fonction endothéliale. Cette dysfonction endothéliale était associée à une inflammation vasculaire mise en évidence par la variation de marqueurs de l’interaction leucocytes-endothélium et de l’homocystéine. Nous n’avons pas mis en évidence d’association entre la dysfonction endothéliale et le pronostic cognitif à 6 mois. L’ensemble des résultats permettent de confirmer le lien entre dysfonction endothéliale, troubles cognitifs préexistants et facteurs de risque vasculaire. Le dépistage et le suivi de la mesure de la fonction endothéliale pourrait être un outil d’optimisation de la prise en charge des facteurs de risque vasculaire, pour prévenir le risque cognitif à long terme, au-delà de la prévention des accidents vasculaires cardiaques et cérébraux.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)