Etude de l’immunité cellulaire après vaccination antirabique chez le chien, mise au point d’une nouvelle méthode de qPCR.
Abstract
La vaccination de masse des chiens avec un vaccin vivant atténué par voie orale pourrait ap-
porter un espoir dans la disparition de la rage humaine dans le monde. Le chien est, dans les
pays en développement, le principal vecteur pour l’Homme de la rage et responsable d’environ
59000 décès chaque année. La vaccination orale a permis l’élimination du virus de nombreuses
populations animales sauvages de l’Union Européenne.
Cette stratégie vaccinale tente depuis plusieurs années d’être adaptée au chien mais elle est lar-
gement freinée par l’absence d’un indicateur pertinent de l’efficacité vaccinale sur le terrain. En
effet, des chiens vaccinés en conditions expérimentales par voie orale avec SAG2, V-RG et
différents vaccins à virus rabique recombinant (virus vivants atténués) peuvent survivre à une
épreuve virulente, et ce malgré l’absence d’anticorps neutralisant le virus rabique (RVNA). La
mesure du taux de RVNA dans le sang, couramment utilisée pour évaluer l’efficacité des cam-
pagnes de vaccination réalisées à l’aide de vaccins inactivés, n’est donc pas un outil fiable chez
le chien vacciné par voie orale et un autre indicateur de l’immunité est nécessaire.
L’immunité cellulaire antirabique développée lors de la vaccination est portée par les lympho-
cytes T mémoires spécifiques du virus, présents dans l’organisme pendant plusieurs années,
quelques uns circulant dans le sang périphérique.
Ces cellules peuvent être réactivées in vitro de façon spécifique avec un antigène rabique. Deux
populations de lymphocytes T auxiliaires vont alors sécréter de l’Interféron gamma (IFNγ) et
de l’Interleukine 4 (IL-4). On peut révéler ces cellules, les cytokines sécrétées ou les transcrits
de leur gène, par plusieurs techniques.
Dans ce projet, nous avons réalisé la mise au point d’une qPCR pouvant révéler la surexpression
des cytokines par les cellules, avec un activateur non spécifique.
Lors d’une comparaison avec des animaux vaccinés avec un vaccin inactivé ou avec un vaccin
vivant, nous avons montré une réponse spécifique à IFNγ par ELISPOT pour les deux populations
d’animaux. Seule l’expression de IL-4 a montré le même profil en qPCR et ce, pour les animaux
vaccinés avec un vaccin vivant. Il est nécessaire de tester ces méthodes dans le cadre d’un
protocole d’efficacité vaccinale avec des animaux vaccinés avec un vaccin vivant par voie orale.
Dans le cas d’une réponse significative, les techniques retenues pourraient être intégrées en
complément de la sérologie, dans le suivi de vaccination orale de masse des chiens et ainsi
contribuer à diminuer de façon significative l’impact humain énorme qu’a cette maladie négligée
dans le monde.
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