Etude de la variabilité des gènes des groupes sanguins dans la population des patients de l’EFS Alpes Méditérrannée.
Abstract
Plus de 300 antigènes de groupes sanguins sont actuellement décrits. Ils sont d’expression
variable en fonction des populations, ainsi que d’un individu à l’autre au sein d’une même population.
L’existence de variants dans certains systèmes (RH ou KEL par exemple), et les phénotypes rares
(notamment l’absence d’expression d’antigènes de fréquence élevée) peuvent être à l’origine de conflits
immunologiques qui compliquent les transfusions ou les grossesses. Les variants antigéniques et les
phénotypes rares ne sont, la plupart du temps, pas détectables par immuno-phénotypage, et seule la
réalisation d’un génotype permet de les identifier.
La première partie de ce travail porte sur l’étude des ambigüités de phénotype des systèmes RH
et Kell, particulièrement immunogènes. Le génotypage du système RH permet d’identifier les patients
exprimant un phénotype partiel associé à un risque d’allo-immunisation. Si 60% des patients de
phénotype RhD faible ne sont pas à risque d’immunisation et peuvent recevoir des produits sanguins
RhD positif, près de 40% des patients avec une ambiguïté du phénotype RhC présentent un risque
d’allo-immunisation anti-RhC. Nous nous sommes attachés, pour l’ensemble des ambiguïtés de
phénotype, à poursuivre nos investigations jusqu’à l’identification d’un allèle pouvant expliquer
l’ambiguïté. Ceci a permis d’identifier 16 nouveaux allèles RH et six nouveaux allèles KEL. Les données
moléculaires ont été complétées par des analyses en cytométrie de flux, en immunohématologie ou
grâce à la modélisation 3D.
La seconde partie de cette étude est la mise en place d’outils moléculaires pour prédire les
phénotypes rares Vel-négatif ou Yta-négatif. Je me suis intéressée au phénotype Vel-négatif en raison
de la dangerosité des immunisations anti-Vel. Bien que l’anti-Yta ne soit pas responsable, en général,
de réactions transfusionnelles, son identification reste importante afin d’exclure la présence d’autres
anticorps qui pourraient être dangereux.
Les résultats montrent la puissance des outils moléculaires pour décrire de nouveaux variants et
améliorer la sécurité transfusionnelle des patients. Cependant les données moléculaires doivent
toujours être corrélées aux données immunologiques et l’utilisation des outils moléculaires doit être
élargie aux donneurs afin de disposer d’unités de sang compatibles avec le patient.
Domains
Life Sciences [q-bio]
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