OBTENTION ET CARACTERISATION D’UNE POPULATION DE PRECURSEURS CARDIAQUES, HOMOGENES ET AMPLIFIABLES, POUR SON UTILISATION EN THERAPIE CELLULAIRE DE L’INSUFFISANCE CARDIAQUE LIEE A LA MYOPATHIE DE DUCHENNE
Abstract
La dystrophie musculaire de Duchenne est caractérisée par une faiblesse musculaire
progressive et la mort prématurée résultant d’une carence en dystrophine, protéine exprimée
dans tous les muscles du corps humain. Il n’existe pas, à l’heure actuelle, de traitement curatif
et le déficit en dystrophine, qui atteint entre autres les cardiomyocytes, peut ainsi conduire à
l’apparition d’insuffisance cardiaque et à une mortalité précoce.
Les cellules souches embryonnaires (ES) considérées depuis longtemps comme une
source possible de cellules cardiaques pourraient permettre de traiter cette pathologie. En
effet, en culture, les ES sont capables de se différencier en cardiomyocytes. Ces cellules
présentent des caractéristiques phénotypiques similaires à celles des cardiomyocytes adultes.
Il semble donc envisageable de transplanter des cellules ES induites in vitro vers la
différenciation en cardiomyocytes et rigoureusement sélectionnées, chez des patients
souffrant de Myopathie de Duchenne.
Dans l’optique d’obtenir une population de précurseurs cardiaques à partir de cellules
embryonnaires de souris (mES), nous nous sommes intéressés à deux d’approches, (i) l’une
basée sur l’obtention d’une population homogène qui n’exprime pas le marqueur Flk1 (Flk1-),
pouvant mener à l’apparition de cardiomyocytes, (ii) la seconde consistant en l’ajout de
facteurs (Wnt3a et/ou dkk-1) régulant la voie Wnt, activatrice de la différenciation
mésodermique. Les premières expériences ont montré que dans une lignée de mES, la lignée
D3, dont on induit la différenciation en cellules cardiaques, l’expression des différents
marqueurs de l’endoderme et du mésoderme apparaissent dès trois jours. D’autre part, le tri de
la population Flk1- ainsi que l’ajout de Wnt3a à ces mêmes cellules, mène dès quinze jours
de différenciation à la formation de cardiomyocytes battants.
La deuxième partie de l’étude a porté sur l’utilisation précurseurs cardiaques, obtenus
à partir de cellules souches embryonnaires humaines (hES), pour la thérapie cellulaire dans un
modèle canin de la myopathie de Duchenne. Le chien Golden Retriever dystrophique (chien
GRMD) fournit un modèle animal puissant de la myopathie de Duchenne, imitant le
phénotype cardiaque humain. Ces animaux développent, très tôt dans la pathologie (à partir
de 6 mois), les dysfonctionnements du ventricule associé à une fibrose légère qui dégénère
ensuite vers la fibrose calcifiée. Notre objectif était de tester si un tel environnement
cardiaque était convenable pour la greffe de cellules progénitrices cardiaques issues de hES.
À cette fin, nous avons greffé chez des chiens GRMD des progéniteurs cardiaques dérivés de
cellules hES, en utilisant directement l'implantation épicardique sous immunosuppression.
Nous n’avons pas constaté d’amélioration fonctionnelle de ces animaux après greffe et avons
retrouvé très peu de cellules humaines. Cela suggère une mort cellulaire des cellules lors de
l’injection, ou très tôt après, qui pourrait être due à l'environnement fibreux et calcifié du
tissu hôte.
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