Maturation des cellules dendritiques dans un objectif d'essai thérapeutique anti-tumoral
Abstract
L'immunothérapie des cancers utilisant les cellules dendritiques (DC) est une approche
thérapeutique qui, depuis plusieurs années, a été évaluée dans de nombreux essais cliniques. Cette stratégie
de vaccination anti-tumorale est basée sur les propriétés particulières des DC décrites comme étant les
meilleures cellules présentatrices d'antigènes et activatrices de réponses immunitaires innées ou acquises.
Cependant, l’efficacité thérapeutique anti-tumorale de ces cellules est très loin de répondre aux espoirs
suscités. Une critique des protocoles d’immunothérapie serait alors nécessaire, afin d’améliorer et de
standardiser la manipulation ex vivo des DC, avant d’être réinjectées au patient.
Au cours de mon travail, j'ai tout d'abord évalué et comparé différents protocoles de
production de DC, issues de monocytes humains, dans le cadre de leur utilisation en clinique. La
technique de purification sélectionnée est l'élutriation, qui permet la purification des monocytes par
centrifugation dans un flux liquide à contre-courant. A partir de ces cellules purifiées, j'ai ensuite testé
plusieurs conditions d'activation et de maturation de ces cellules, paramètres d'importance pour la
bonne efficacité thérapeutique. J'ai ainsi sélectionné un milieu de grade « clinique », le RPMI-2% AH,
et un cocktail d’agents pour la maturation des DC (Poly I:C/TNF_/IL-1_). Dans la seconde partie de
mon travail, j'ai adapté deux protocoles d’induction de mort de cellules tumorales en vue d’un
chargement des DC en antigènes de tumeur pour induire une réponse lymphocytaire T spécifique. En
effet, il est maintenant reconnu que l'apoptose est capable de générer différentes réponses selon le
mode d'induction de cette mort particulière. J'ai ainsi comparé deux protocoles, développés au sein de
l'équipe de recherche, l'un par traitement de cellules tumorales par des inhibiteurs d'histone
déacétylase, l'autre par infection par le vaccin contre la rougeole. Dans un premier temps, j’ai adapté la
culture et la mort des cellules tumorales dans un milieu appauvrit en sérum de veau foetal (SVF),
milieu protéique animal qui n'est pas adapté ni validé pour la thérapie chez l'homme. J'ai ensuite testé
le rôle de l'apoptose selon les deux modes d'induction possibles, sur le comportement et la maturation
des DC. Une maturation spontanée mais partielle des DC a été observée avec le protocole d’induction
de mort par infection virale, caractérisée par l’expression du CD83 et l’augmentation de l’expression
du CD80 et du CD86. J’ai également mis en évidence la capacité de migration des DC ainsi que leur
capacité d’activation des lymphocytes T CD4+ naïfs. Cependant, aucune augmentation de l’expression
du CD40 ni de sécrétion d’IL-10 et d’IL-12, ne sont observées. L’immunothérapie par DC sera
probablement utilisée prochainement en routine en clinique, cependant un meilleur contrôle de la
manipulation des cellules ex vivo et l’élimination totale du SVF, semblent indispensables au préalable.