Identification et Analyse d'un Facteur de Survie des Photorécepteurs à Cônes de l'Epithélium Pigmentaire Rétinien
Abstract
Il existe de nombreuses maladies héréditaires qui affectent les photorécepteurs de la rétine. L’une
d’elles, appelée rétinopathie pigmentaire est caractérisée par une dégénérescence irréversible et
progressive des photorécepteurs à bâtonnets, responsable de la vision périphérique, suivie dans une
seconde phase de la mort des photorécepteurs à cônes, les cellules les plus importantes pour la vision.
Il a été démontré par notre laboratoire que la dégénérescence secondaire des cônes résultait de la perte
d’expression de facteurs de survie exprimés et sécrétés par les bâtonnets. Par une approche de criblage
basée sur un modèle de cultures enrichies en cônes et par criblage par expression d’une banque
d’ADNc issue de rétine neurale de souris, nous avons précédemment identifié en 2004 un de ces
facteurs, RdCVF (Rod derived Cone Viability Factor). Nous avions montré que ce facteur chez la
souris rd1, modèle de la pathologie, conduit à la protection de 40% des cônes. De ce fait, il peut
exister d’autres sources de protection pouvant conduire à une protection totale des cônes, telles que
des facteurs provenant de l’épithélium pigmentaire rétinien.
Dans le travail présenté ici nous avons dans un premier temps démontré qu'il existait un ou plusieurs
facteurs trophiques issus de l'épithélium pigmentaire rétinien. Pour identifier ces facteurs additionnels,
nous avons initié une recherche de ces facteurs en reprenant les expertises acquises en criblant une
banque d’ADNc d’épithélium pigmentaire de rat. Nous avons identifié à l’issu du criblage de la
banque un facteur de survie que nous avons nommé Epithelium derived Cone Viability Factor
(EdCVF). L’analyse bioinformatique de ce facteur montre qu’il pourrait s’agir d’un facteur de
transcription ZFP180. Dans un deuxième temps, l'analyse de ce facteur in vitro a montré que celui-ci
avait bien un effet spécifique sur les cônes dans les cultures enrichies en cônes d'embryons de poulet,
puis nous avons démontré que ce facteur n'avait pas d'effet synergique in vitro avec le facteur de
survie RdCVF, le facteur sécrété par les photorécepteurs à bâtonnets.
Le projet avait pour objectif d’identifier des facteurs de survie des cônes pour le traitement de la
rétinopathie pigmentaire en complément du facteur RdCVF. Néanmoins l’absence d’effet synergique
entre les deux facteurs suggère qu’EdCVF ne possède pas ce potentiel. Il serait donc maintenant
important de comprendre par quels mécanismes un facteur de transcription, tel que ZFP180 produit un
effet de survie sur les photorécepteurs à cônes et ainsi ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques.
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